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Children of Virtue and Vengeance (2019)

Tomi Adeyemi

Aujourd’hui, je vais parler du livre Children of Virtue and Vengance distribué en France sous le nom de De sang et de rage T.2 : d'ombre et de vengeance.
Alors oui, ce livre fait suite à Children of Blood and Bone alias ‘de sang et de rage’ donc en français dont j’ai donné l’avis ici

On reprend l’histoire de Zélie, d’Amari, Inan et de leur contrée Orisha autrefois vidée de magie. Les événements du dernier livre ont désormais plus que jamais bouleversé l’équilibre de ce monde : Les maji, ces puissants magiciens aux cheveux blancs auparavant dépossédés de leurs pouvoirs et traqués ont retrouvé leurs extraordinaires capacités mais dans le même temps, le pouvoir royal à Lagos à lui aussi acquis des pouvoirs inattendus et a bien l’intention de s’en servir pour conserver sa domination. Au lieu d’une paisible cohabitation, c’est une guerre qui se déclare, nourrie de rancœurs et de méfiance.

On n’est absolument plus dans le contexte du premier livre : Le sort du monde d’Orisha est toujours en jeu mais il ne s’agit plus d’une aventure épique faite de voyages et de rencontres. Finie l’épopée d’un groupe de personnages qui parcourt le monde, place aux questions politiques et aux discussions entre factions elles-mêmes divisées.
On en avait eu un avant-goût dans l’autre livre quand nos protagonistes avaient rencontré le camp maji et on avait déjà un bel aperçu des relations tendues qu’il y avait entre eux et le pouvoir, ne serait-ce déjà qu’avec l’histoire personnelle de Zélie.

A nouveau, chaque chapitre adopte le point de vue d’un protagoniste en particulier, ce qui est intéressant vu comme ils sont tous trois largement impliqués et leur états d’âmes ont un poids considérable sur la direction du conflit : Inan, séparé des autres après sa mésaventure du livre précédent, se retrouve à Lagos, la capitale, et en tant que prince héritier, est poussé à en prendre la tête quand Zélie, à cause de son statut d’héroïne des maji et parce que son clan est rare et puissant, est investie leader.
Amari, coincée parmi les majis mais indésirable car princesse héritière, cherche comme son frère à établir une paix entre les factions mais n’est plus écoutée par Zélie qui n’y croit pas. D’ailleurs, pour cette dernière et Inan, avec les pertes qui s’accumulent, il devient de plus en plus compliqué d’imposer un apaisement.
Pour les trois personnages, des décisions doivent être prises à contrecœur et les actions des uns et des autres, protagonistes et autres, les placent dans des situations de plus en plus difficiles mais intéressantes.

Ainsi, différent dans son contexte, ce roman met continuellement ses personnages à l’épreuve, leur dressant des obstacles les uns après les autres face auxquels ils sont contraints de prendre des décisions compliquées, en jonglant entre leurs souhaits, ceux de leur entourage et ce qui est, selon eux, ce qui est le plus juste. Si on voyage moins que dans le précédent volet, une part d’univers suggéré s’étoffe et se précise. Et là encore, la conclusion soulève des questions et augure du meilleur à venir.

Je ne peux pas m’empêcher de regretter le disparition du coté ‘épopée’ en petit comité du premier livre mais ça m’a plu cette tension permanente et l’idée que ces personnages qui fonctionnaient ensemble risquent inévitablement de contrarier les autres en cherchant à obtenir ce qu’ils veulent.
Et c’est une guerre, avant même les principes et leur idée de société, il y a la survie en jeu. Et les personnages ne restent pas inactifs, ils s’engagent plus directement la bataille et il y a des scènes d’affrontement épiques

En bref, Children of Virtue and Vengance est placée sous le signe du conflit et de la tension qui fait tourner les pages jusqu’au bout. Cette suite politique plus statique mais pas dépourvue d’action et de rebondissements est centrée sur les actes de ses personnages principaux désormais opposés par les circonstances.

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