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Children of Blood and Bone (2018)

Tomi Adeyemi



Children of Blood and Bone de Tomi Adeyemi, sorti en anglais le 8 Mars 2018 est le premier volet d’une trilogie nommée Legacy of Orïsha. Je n’ai pas le nom français mais le livre sera certainement adapté dans cette langue vu que le contrat que l’autrice a signé avec la maison d’édition Macmillan inclut une adaptation cinéma. Cette histoire devrait donc suivre le chemin creusé par Hunger Games, Divergente ou Harry Potter, celui de romans d’abord destinés aux jeunes et jeunes adultes qui ont été portés sur le grand écran.

Le fait que je mentionne que Children of Blood And Bone s’adresse d’abord aux jeunes adultes ne signifie pas du tout que ça exclut les adultes. Là il s’agit de l’histoire de jeunes gens dans un monde fantastique, comme pour la saga Harry Potter, ce qui n’a pas empêché cette série de livres d’être populaire et aimée au-delà de la cible d’origine. En tous cas, l’une des œuvres dont je trouve la système de magie extraordinaire, les personnages excellents et la symbolique exceptionnelle est Avatar : Le Dernier Maître de l’Air, dessin animé d'abord desiné aux enfants. Tiens, justement, j’ai trouvé dans Children of Blood and Bone des ressemblances avec cette série. Et il est temps de fermer cette parenthèse et d’entrer dans le vif du sujet.

Children of Blood And Bone prend place dans un pays nommé Orïsha dans lequel la magie régnait en maître jusqu’à ce que la nation du Feu… euh pardon… jusqu’à ce qu’un nouveau roi prenne le pouvoir en se débarrassant de tout ce qui avait trait à cette magie, les traditions liées , ses reliques et surtout des magii, ces êtres à la peau très noire et aux cheveux blancs capables de manipuler cette magie, mettant fin à son utilisation. Zélie, personnage principal du roman, possède les traits des magii mais était trop jeune au moment de la purge pour être menacée (et menaçante...).
Malheureusement pour elle, elle est régulièrement oppressée à cause de son apparence et il lui est de plus en plus compliqué de subvenir aux besoins de sa famille. Pire, sa mère, elle, était une véritable magi et a été assassinée durant la prise de pouvoir par les soldats du roi. C’est dans ce contexte qu’apparaît à Zélie un moyen de faire revenir la magie dans le monde. Elle se lance dans l’aventure et ses obstacles, traquée par le roi mais avec le renfort inattendu de la jeune princesse, Amari.

Alors, je vais commencer par dire que j’ai aimé ce roman.
D’abord ce qui m’a séduit c’est l’écriture en elle-même. Dès le premier chapitre, Tomi Adeyemi décrit d’entrée la personnalité de Zelie et ses motivations de départ à partir d’une scène d’action. Et puis progressivement, on découvre l’univers, son fonctionnement, plus par ce que font ou pensent les personnages que par une simple explication. Ça donne du dynamisme au récitd’autant que chaque chapitre est raconté du point de vue de l’un des personnages principaux à la première personne, de quoi permettre de rythmer la traque puisqu’on a droit à un point d’observation du coté des poursuivants.

Le monde lui aussi est intéressant. Orïsha, déjà est très fortement tiré du Nigeria : La capitale est Lagos et d’autres villes du pays de coeur de l’autrice sont aussi là. La fameuse magie est aussi très inspirée de la mythologie yoruba et les différents clans dont on entends progressivement parler dans le livre sont chacun liée à un orïsha (dieu yoruba). Comme le reste de l’univers, ce monde se découvre très doucement au fil de l’aventure de même que l’histoire d’avant la quête de Zélie et même les motivations du roi à combattre la magie. Mais même si l’appétit est entretenu et que le reste viendra avec les volets suivants, je suis quand même resté sur ma faim sur cette construction d’univers, du moins au niveau de la magie. Pour l’aventure, par contre, j’ai été largement servi.
L’histoire est un enchaînement de coups de chances, d’actes manqués, de malentendus, de décisions stupides qui apportent leurs rebondissements à cette quête. Zélie a beau avoir ses capacités physiques et sa rapidité d’esprit, elle reste une adolescente avec ses errements et ses faux pas. Ce qui la pousse vers cette quête est la vengeance après tout.
Et on passe par ces moments où tout à l’air d’aller à cet autre moment où tout semble perdu ou insurmontable. Et le monde est vivant, souvent cruel et dangereux, les personnages aussi évoluent, doutent, hésitent. Bon, il y a de la romance dans l’air aussi mais elle est un bon moyen de provoquer des rebondissements. Il y a en tous cas de quoi rendre vivant un film avec les phases d’actions, son enchaînement d’événements et son final qui laisse volontairement des questions cruciales en suspens et appelle de nouvelles interrogations.

Il y a juste un passage que j'ai trouvé moins naturel que les autres, une transition nécessaire pour appeler d'autres événements mais selon moi, un peu forcée. Mais ça n'a pas suffi à me détacher de l'oeuvre , une goutte d'eau par rapport au reste.
Mon gros souci avec ce livre, c’est qu’il va falloir que j’attende Mars 2019 pour lire la suite Children of Virtue and Vengeance.

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