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Time Lapse (2014)

Bradley King

Aujourd’hui, je vais vous parler du film Time Lapse qui date de 2014. En principe cette expression désigne une animation créée à partir de photos à différents moments dans le temps. C’est ce procédé qui souvent est utilisé pour montrer en accéléré la croissance d’une plante ou à la base des films d’animation en pâte à modeler. S’il n’est pas question d’animation dans ce film, il y a bien une histoire de photos et de temps.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, deux trois mots (ou plus) sur la catégorie du film. Time Lapse pourrait se ranger dans les films parlant de machines à remonter dans le temps mais ça n’aiderait pas spécialement à le classer tant le genre -si c’en est vraiment un- peut servir de base à n’importe quoi de l’action pure et dure à de la comédie en passant par la fable philosophique. Il y a déjà ces films pour lesquels le voyage dans le temps permet juste de projeter le ou les personnages principaux dans un autre monde (et il y a d’autres moyens de le faire) comme La machine à voyager dans le temps ou Black Knight. Mais dans la grande majorité des cas, le voyage dans le temps est un outil scénaristique pratique : Ça permet de donner à un personnage comme enjeu d’influencer un résultat mais en changeant quelque chose qui n’a pas de lien évident. Quelques fois, ça a des airs d’enquête, avec le personnage qui doit trouver ce qui permettra d’éviter une issue défavorable, le mode opératoire de la plupart des séries avec un modèle proche du voyage dans le temps comme Code Quantum.
La cerise sur le gâteau c’est quand toutes les actions dans le film ont une conséquence inattendue ou au contraire quand on apprend que certains aspects sont gravés dans le marbre depuis le départ. Justement, j’ai un peu de mal avec certains films (ou même certaines histoires) ou les deux aspects sont superposés ou pire, quand l’histoire ne se décide pas entre mettre de la rigueur dans ses explications de la trame temporelle ou la légèreté dans comment tout fonctionne (comme dans les Austin Powers dans lesquels c’est assumé que ce n’est pas du tout sérieux).

Mais une règle de voyage temporel est compliquée à tenir : Si tout est écrit à l’avance quel est l’enjeu du film ? Pareil si un changement dans le passé n’affecte pas son futur comme dans le cas de Trunks dans Dragon Ball ? En fait, certaines histoires ont bénéficié des atouts du voyage temporel dont je parlais plus haut sans qu’elles ne soient étiquetées comme tel souvent en exploitant un élément de leur univers pour offrir une deuxième chance ou un changement radical à leurs personnages. Comme c’est supposé être un élément de surprise, je ne citerai pas d’exemples.
Ce qui est le plus solide est souvent quand la machine est discrète ou capricieuse pour ménager les informations sur son fonctionnement et ménager les rebondissements. C’est la direction que prends Time Lapse

Le film, donc, parle de l’histoire de trois colocataires : Finn, un artiste en manque d’inspiration, sa copine serveuse Callie et son meilleur ami Jasper, un accroc aux paris sur les courses de chiens. Concierge pour le lotissement qu’ils habitent, Finn remarque que l’un des voisins est curieusement absent depuis plusieurs jours. Quand à trois ils se rendent dans son logement, ils découvrent une étrange machine avec un objectif pointé vers la fenêtre de chez eux qui prend une photo chaque jour à la même heure sous forme de polaroids… de ce qui se passe le lendemain. <\br> Cette découverte est suivie par une autre plus morbide : Ils retrouvent le corps de leur voisin calciné et la lecture de son journal leur révèle qu’il avait vu sa mort et cherchait à l’éviter.<\br> Le groupe se retrouve divisé sur quoi faire avec cette machine et ce cadavre mais rapidement ils cèdent, poussé par leur envies personnelles et la peur que ne pas respecter les événements prédits les condamnerait, tout comme le voisin. Évidemment, au fil des prédictions, les comportements dérivent et la situation échappe à tout contrôle.

Alors clairement, c’est un film que j’ai apprécié, grâce à son approche du temps. L’appareil photo a un fonctionnement immuable et rigide et ce qu ‘on en sait vient des observations que les personnages en font, ce qui donne une trame temporelle sans incohérences manifestes qui laisse la place à d’autres interprétations et surprises… et il y en a. Le rythme est aussi intéressant, déjà parce que c’est typiquement le genre de film qui m’accroche juste parce que je suis curieux d’en connaître l’issue mais aussi parce que les rebondissements tour à tour sur la machine ou sur la dynamique entre les personnages ont alimenté ma curiosité durant tout le film sauf à un moment proche du milieu où j’étais peu en phase avec les choix des personnages.

Le reproche que je fais à ce film c’est justement les réactions des personnages. C’est ce qui motive la trame du film mais avec du recul et après un second visionnage du film, je les trouve un peu abruptes et précipitées. Il n’y a rien de farfelu mais globalement et en regard de toutes la trame, j’ai du mal à voir les protagonistes comme sympathiques. En fait, même la première fois que j’ai regardé le film, je ne me suis pas vraiment identifié à eux et ils allaient dans mon sens : Vers la résolution de la trame.
Niveau ambiance d’ailleurs, il s’agit d’un film à suspense, il n’y a pas de comédie et peu de légèreté.

En bref, Time Lapse est un film que j’ai apprécié pour son approche de la prophéties et de la vision du temps. Je regrette juste de ne pas m’être attaché aux personnages et à leurs actions.

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