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Little (2019)

Tina Gordon Chism

Aujourd’hui, je vais parler du film Little. Dans ce film comique, Jordan, une femme chef d’entreprise tyrannique avec son entourage se retrouve revenue à l’age de 13 ans et obligée de retourner dans son collège où elle se faisait elle-même terroriser. Comme par hasard, cela arrive peu de temps avant une présentation dont dépend l’avenir de sa compagnie et Jordan sera contrainte de demander de l’aide à April, son assistante qu’elle malmenait jusque-là.

D’abord, à première vue, ce film est dans la lignée des très nombreux films durant lesquels un phénomène surnaturel (ou quelques fois une formule de laboratoire, voulue ou non) transforme un personnage principal et lui permet à terme de mieux comprendre son entourage ou lui-même et de devenir une meilleure personne à la fin. La formule s’applique pour leur relations familiales, avec très souvent le cas de pères trop occupés, les relations amoureuses ou les deux. En tous cas, le concept est vaste et vieux et décliné à plusieurs niveaux dans énormément de films. Après tout, une expérience qui change un personnage, c’est la base de toute histoire...
Alors, qu’est ce qui différencie Little de, disons 30 ans sinon rien dans lequel l’héroïne adolescente se retrouve projetée des années plus tard en tant qu’adulte imbuvable ou d’à l’inverse de 17 ans encore où un mauvais père de famille en instance de divorce rajeunit et se retrouve à côtoyer et aider ses enfants au lycée ?

Little se distingue avec la personnalité de Jordan. Persécutée à son collège étant jeune, elle prends la ferme décision d’être agressive avec les autres avant qu’ils n’aient le temps de l’être avec elle. Il en résulte ces scènes du début où elle malmène sans ménagement son entourage et c’est hilarant. Bien sûr, elle tombe de haut quand elle se retrouve impuissante une fois rajeunie, réduite à se reposer sur April et vulnérable à nouveau aux enfants de son collège.
Et c’est là que j’ai un peu été surpris de la tournure du film : Arrivée au collège, Jordan se retrouve associée aux laissés pour compte de l’école, comme elle auparavant, et c’est leur sort et leur façon de gérer leur vie à l’école qui devient important et non plus comment Jordan vit cette scolarité.
Ça a quelque part du sens puisque le problème que Jordan a à régler concerne sa relation avec les autres mais ça a contribué à me faire penser que le chemin que devait parcourir Jordan et par conséquent la morale n’est pas vraiment limpide.

Je m’explique : Au début du film, Jordan petite décide de se fermer aux autres et que ça ne vaut pas le coup de dévoiler ses passions. Or adulte, elle est crainte parce qu’elle a réussi mais sa compagnie est une entreprise qui crée des applications, ce qui implique qu’elle a justement brillé par ses compétences au point d’avoir pu obtenir une structure avec de nombreux employés.
Du coup, je n‘ai pas été très convaincu par l’évolution de Jordan. Si on compte le fait que les personnages malveillants du film n’ont pas eu droit à la punition karmique qu’ils méritaient, la conclusion m’a laissé sur la faim.

Néanmoins, le film brille par ces scènes de franche rigolade où les actrices principales se lâchent. Regina Hall comme Marsaï Martin sont impériales en Jordan et forment des duos géniaux avec Issa Rae (April). Les autres acteurs ne sont pas en reste et certains ont leurs répliques qui m’ont fait beaucoup rire. J’ai la sensation qu’il y a eu de l’improvisation et que le film en lui-même a été construit autour de certaines scènes.
Du coup, peu importe la morale, les personnages qui disparaissent définitivement quand leur impact sur la trame est fini ou l’aspect nébuleux de la transformation en elle-même, j’ai passé un excellent moment en regardant Little


En bref, Little est d’abord un film très divertissant, souvent hilarant, porté par des actrices très impliquées. Il faut juste ne pas trop s’occuper du cadre qui est surtout un grand prétexte.

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