Les avis de Beltaranis
Do not feed the Monkey est un jeu sur PC dans lequel on incarne le tout nouveau membre d'une association d'observation de primates qui a pour but d'observer différents sujets dans de plus en plus de cages avec comme règle principale l'interdiction de les nourrir. En fait, ça se sont les termes utilisés par la mysterieuse organisation. Pour être clair, il va s'agir en d'espionner la vie d'êtres humains par le biais de caméras dissimulées un peu partout. On les observera par leurs cages, les écrans qui vont nous accompagner la plupart du temps dans ce jeu.
Le personnage qu'on incarne a donc installé un logiciel qui lui donne accès à ces fameux écrans afin de pouvoir faire le voyeur. Alors déja, s'il y a effectivement des transmissions venant de logements, il y en a venant d'autres types de batiments et même d'autres encore de l'exterieur. Il y a des écrans qui sont purement décoratifs ou éventuellement dérangeants quand on voit l'évolution de phénomènes sur lesquels on n'a aucune prise. Et il y a les autres pour lesquels il y a moyen de faire autre chose que juste regarder : Déja, en tout bon apprenti voyeur qu'on est, on possède un carnet de notes que l'on va remplir en cliquant sur des objets et sur les mots écrits ou prononcés par les personnages qu'on espionne. Ces termes seront des indices dont on pourra se servir pour faire des associations d'idées et mettre en avant d'autres termes. Tous ces mots pourront être utilisés pour lancer une recherche internet qui pourra encore déterrer de nouvelles informations sur la situation de ses victimes et ce qui est en jeu. Et les situations sont variées, quelques fois très surprenantes. Comme le temps est pris en compte, pour finaliser son travail de détective-voyeur, il faudra observer aux bons moments pour saisir ce qu'on cherche. Ca veut dire aussi que des situations vont évoluer et des occasions d'agir peuvent être perdues.
Des recherches peuvent ne mener à rien d'interessant.
Ah, oui je parle d'agir. C'est supposé être interdit mais il y a plusieurs moyens d'intervenir sur ses cages : Les informations que l'on obtient peuvent être un numéro de téléphone, un pseudo de chat ou une adresse et il y a moyen d'exploiter tout ça et souvent de manière très differente. Pour certaines situations, ne rien faire du tout est quelques fois un choix pour obtenir une certaine issue. A minima, il est possible de 'juste' aider l'organisation. Pour certaines cages, ils peuvent demander une information précise : un nom de personne ou de compagnie, un numero de téléphone ou autre, des informations récupérées grâce à son travail de détective. En cas de bonne réponse dans le délai imposé, on est recompensé avec un peu d'argent et... quelques fois des conséquences sur les espionnés...
J'ai évoqué l'argent. Qu'est-ce que l'argent peut avoir à faire avec tout ça ? Eh bien, il faut savoir que Do not feed the Monkey est tout de même un jeu de gestion d'argent et de temps. Déja, il y a deux grands types d'échéances à respecter qui reviennent régulièrement : D'abord le loyer et puis, l'obligation d'avoir suffisament de cages à une certaine date pour pouvoir rester membre de l'organisation. Et les cages, ça s'achète. Ensuite, il faut gérer son personnage. Dormir demandera du temps. Manger aussi surtout si on choisit d'aller chercher de la nourriture saine comme des fruits ou des yaourts au lieu de se faire livrer du fast food. Cela va affecter la dernière barre, une barre de santé qui va être impactée également si l'un ou l'autre des besoins n'est pas satisfait.
La logeuse. Une des causes de fin de partie précoce si on n'a pas de quoi payer son loyer ou qu'on rate trop souvent son agréable visite.
L'argent donc est primordial et le plus évident moyen d'en gagner est de partir faire un petit boulot mal payé, parmi plusieurs dont certains débloquables sous certaines conditions. Mais il y a d'autres moyens, grâce aux cages. Je parlais de ce que peux payer l'organisation mais il en existe d'autres, dépendant de la manière de gérer certaines situations. Il y a aussi plusieurs moyens de dépenser son argent, toujours par rapport aux cages... Et là, je me retiens de ne rien réveler sur les situations du jeu.
Donc c'est à cela que se résume le jeu, s'organiser en gérant les situations des espionnés tout en ménageant la faim, le sommeil et la santé et les exigences de nombre de cages et de loyer avec des choix à faire sur la manière d'utiliser son temps. Du coup, on peut se retrouver à se demander si on va continuer à observer un écran ou se depêcher d'aller à un travail qui ne sera plus disponible l'heure d'après, par exemple. Heureusement, la routine se saisit assez vite et au fil des parties, on se met à connaître les differents cas et quand les surveiller ou quel indice sera important. Il faut tout de même signaler que la sélection des écrans est differente à chaque nouvelle partie, on peut ne pas retrouver les mêmes cages à chaque fois ou dans le même ordre, ce qui rends chaque experience de jeu differente de la précédente car on n'a pas les mêmes challenges au même moment, d'autant qu'on a l'occasion de les traiter differement. Au delà des issues differentes, il y a aussi plusieurs fins globales selon l'attitude durant la partie ainsi qu'un aperçu du destin e certains des gens qu'on a espionné
L'interface du jeu est très correcte. Je parlais tout à l'heure du fait qu'on incarnait un personnage mais en realité, c'est comme si on était directement plongé dans le jeu. Tout le jeu se limite à deux écrans en vue à la première personne montrant deux vues de petit appartement du personnage. Pour autant, on a facilement accès à toutes les actions dont beaucoup sur un écran d'ordinateur (le logiciel de surveillance, le navigateur internet, un logiciel de chat, un agenda et même l'application d'un site de vente en ligne...). Des signaux sonores et des témoins visuels facilitent l'organisation en signalant quand il se passe quelque chose dans des cages. Quand à la bande son, c'est de la musique au son étouffé comme si elle venait de voisins bruyants et la faim et le sommeil se manifestent aussi. Attention, c'est du pixel-art qui ne paie pas de mine mais le jeu demande tout de même une bonne configuration et mobilise pas mal les ressources mine de rien.
Tout est fait pour bien espionner : Multi-écrans, signaux pour prévenir quand quelque se passe dans une cage. Et on peut se payer l'enregistrement et la vision nocturne.
Question points qui m'ont moins plu dans ce jeu, je dirais qu'il y a le fait que même si on peut faire beaucoup de choses, c'est assez frustrant que certaines actions ne soient pas possibles. Je crois que c'est volontaire dans certains cas, qu'on se retrouve à voir se dérouler impuissant quelque chose. Cette ambiance quelque fois très étrange se reflète dans ses fins, que je ne suis pas sûr de comprendre comment je les ai obtenues. Et même si une partie est courte (environ deux heures de temps), le jeu ne me donne pas toujours très envie d'enchaîner les parties vu qu'on ne retombe pas forcément sur les cages qu'on voudrait jouer autrement, d'autant que le jeu ne permet pas plusieurs sauvegardes, juste une seule, automatique au début de chaque journée donc il n'est pas possible de tester plusieurs issues facilement, il faut tout reprendre pour ça. Sans aucune garantie de retomber sur la situation qu'on a eu auparavent. Bon en soit, ça c'est aussi une interêt du jeu.
Bref, Do not feed the Monkey est un passionnant jeu de gestion basé sur une idée aussi dérangeante que curieuse : et si on pouvait espionner et agir sur la vie d'autres ?
Windows 7 (64 bit), Intel i5-2500 3.3GHz, 8 GB de mémoire, NVidia GTS450 / AMD Radeon 6850HD
